Si Emmanuel Jal a survécu, c'est pour raconter son histoire et toucher des vies. C'est ce qu'il dit au début du titre "Warchild" qui raconte son parcours d'enfant-soldat au Soudan.
Emmanuel est né dans le Sud du Soudan, dans le village de Tong. Après avoir perdu sa mère, il devient enfant-soldat à l'âge de 7 ans. Il est incorporé par le SPLA (Sudan's People Liberation Army).
Voici le clip du titre "Warchild" :
Un conflit oppose alors depuis 1983 les populations chrétiennes et animistes du Sud au gouvernement de Khartoum qui tente d'y imposer la charia. John Garang, ancien colonel de l'armée soudanaise, a alors pris le maquis et fondé le SPLA. De part et d'autre, les enfants sont utilisés. La fin du conflit en 2002 n'a d'ailleurs pas mis fin à ces pratiques comme le dénonce un rapport de l'ONU en 2006. A l'issue de l'accord de paix, le Sud s'est vu reconnaître une certaine autonomie et le SPLA participe au gouvernement. John Garang ayant été tué dans un accident d'hélicoptère, c'est son successeur à la tête du SPLA, Salva Kiir, qui est devenu Vice-Président du Soudan, le Président étant toujours Omar El-Béchir, récemment inculpé par la Cour Pénale Internationale pour des crimes dans une autre partie du Soudan, le Darfour.
Revenons au parcours d'Emmanuel Jal. Il est adopté par la femme d'un rebelle et parvient à fuir au Kenya voisin à 13 ans. C'est là qu'il va se lancer dans la musique.
Sur le plan musical, le rap d'Emmanuel Jal est plutôt réussi. Les spécialistes diraient qu'il a un bon flow. Les mélodies sont plaisantes. Le ton général est d'ailleurs plutôt optimiste. Jal réussit ce tout de force de parler de choses graves avec de la bonne musique.
En dehors de son expérience qui est la toile de fond de la plupart des titres, il évoque le fiasco de la gestion de l'Ouragan Katrina en 2005 dans "Ninth Ward", du nom d'un quartier de la Nouvelle Orléans. Il n'hésite pas à se moquer des leçons données par les Etats-Unis, incapables de protéger leurs citoyens les plus pauvres. Il se permet d'épingler gentillement le rappeur 50 cent pour son manque de responsabilité. Contrairement à certains rappeurs, il n'y a évidemment aucune fascination pour la violence dans le rap d'Emmanuel Jal. Autre sujet, violemment dénoncé par le titre "Vagina", le pillage des ressources africaines par les compagnies occidentales avec la colplicité des dirigeants au détriment des Africains :
"A MM. Pétrole, Diamant et Mines d'or Arrêtez de traiter Mama Africa come un vagin Elle n'est pas votre prostituée, elle ne l'est plus Vous prenez les richesses et vous laissez les gens dans la pauvreté"
Voici le clip du titre "Warchild" :
Un conflit oppose alors depuis 1983 les populations chrétiennes et animistes du Sud au gouvernement de Khartoum qui tente d'y imposer la charia. John Garang, ancien colonel de l'armée soudanaise, a alors pris le maquis et fondé le SPLA. De part et d'autre, les enfants sont utilisés. La fin du conflit en 2002 n'a d'ailleurs pas mis fin à ces pratiques comme le dénonce un rapport de l'ONU en 2006. A l'issue de l'accord de paix, le Sud s'est vu reconnaître une certaine autonomie et le SPLA participe au gouvernement. John Garang ayant été tué dans un accident d'hélicoptère, c'est son successeur à la tête du SPLA, Salva Kiir, qui est devenu Vice-Président du Soudan, le Président étant toujours Omar El-Béchir, récemment inculpé par la Cour Pénale Internationale pour des crimes dans une autre partie du Soudan, le Darfour.
Revenons au parcours d'Emmanuel Jal. Il est adopté par la femme d'un rebelle et parvient à fuir au Kenya voisin à 13 ans. C'est là qu'il va se lancer dans la musique.
Sur le plan musical, le rap d'Emmanuel Jal est plutôt réussi. Les spécialistes diraient qu'il a un bon flow. Les mélodies sont plaisantes. Le ton général est d'ailleurs plutôt optimiste. Jal réussit ce tout de force de parler de choses graves avec de la bonne musique.
En dehors de son expérience qui est la toile de fond de la plupart des titres, il évoque le fiasco de la gestion de l'Ouragan Katrina en 2005 dans "Ninth Ward", du nom d'un quartier de la Nouvelle Orléans. Il n'hésite pas à se moquer des leçons données par les Etats-Unis, incapables de protéger leurs citoyens les plus pauvres. Il se permet d'épingler gentillement le rappeur 50 cent pour son manque de responsabilité. Contrairement à certains rappeurs, il n'y a évidemment aucune fascination pour la violence dans le rap d'Emmanuel Jal. Autre sujet, violemment dénoncé par le titre "Vagina", le pillage des ressources africaines par les compagnies occidentales avec la colplicité des dirigeants au détriment des Africains :
"A MM. Pétrole, Diamant et Mines d'or Arrêtez de traiter Mama Africa come un vagin Elle n'est pas votre prostituée, elle ne l'est plus Vous prenez les richesses et vous laissez les gens dans la pauvreté"
Précisons enfin qu'Emmanuel Jal est un chrétien convaincu et le fait entendre également dans ses titres par de nombreuses références bibliques.
Comme le dit le traducteur de Yussef Bazzi (voir ci-dessous) : «Gardons-nous de juger les hommes. Attendons de voir s’ils deviennent poètes.»
Un film documentaire devrait sortir cette année sur l'histoire d'Emmanuel Jal, voyez le site. Sa page Myspace.
Voic en écoute les titres de l'Album :
Découvrez Emmanuel Jal!
La chanson "Petit soldat" de Dub Inc. traite aussi de ce sujet, je vous en parle prochainement sur l'histgeobox.Voic en écoute les titres de l'Album :
Découvrez Emmanuel Jal!
D'autres témoignages d'enfants-soldats pour prolonger cet album :
- Yussef Bazzi, Yasser Arafat m'a regardé et m'a souri, Verticales, 2007. Yussef Bazzi a été enfant-soldat au Liban au début des années 1980. Il raconte cette période de sa vie dans ce magnifique petit livre dont je vous avais parlé. Il est aujourd'hui un poète reconnu dans le monde arabe.En savoir plus sur la guerre du Liban.
- Ismaël Beah, enfant-soldat en Sierra Leone, a écrit son témoignage Le chemin parcouru, paru en français aux Presses de la Cité.
- Enfin Saïd Ferdi, 10 ans en 1954 au début de la Guerre d'Algérie, il est l'auteur du livre Un enfant dans la guerre, paru en Points Seuil. Voyez le début de ce reportage.
Pour ceux qui veulent aller plus loin, je signale le roman d'Ahmadou Kourouma, Allah n'est pas obligé, paru en poche au Seuil. Pour avoir des informations plus précises sur le phénomène à l'échelle mondiale, un numéro de l'excellent hebdomadaire Courrier International (disponible dans la plupart des CDI) a consacré son dossier aux Enfants-soldats en Afrique. Il s'agit du numéro 872 de juillet 2007.
1 commentaire:
Du bon son,
Un flow qui gère,
Par un enfant élevé à la guerre,
Avec une histoire surprenante.
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