Des livres, des films, des émissions, des musiques, de l'art, des BD, des mangas pour apprendre et comprendre le monde

Du nouveau pour 2009 : Lire-écouter-voir devient Samarra !

Après un an de bons et loyaux services, Lire-écouter-voir fait peau neuve. Nous allons désormais continuer ce qui a été entrepris sur un blog partenaire du site Mondomix consacré à toutes les musiques du monde.

Ce nouveau blog s'appelle Samarra et a démarré depuis quelques jours. Nous allons continuer à y publier des articles sur les sujets et les supports (BD, manga, musique, films, livres, peinture,...) qui ont fait le quotidien de Lire-écouter-voir en 2008.

Rendez-vous tout de suite sur Samarra !

mardi 10 juin 2008

La BD chinoise s'ouvre au monde

Le mensuel Bodoï, "explorateur de Bandes dessinées" , publie un numéro spécial sur la BD chinoise. Créé en 1997, ce magazine propose un aperçu des atouts et des difficultés des auteurs chinois.
La Bande dessinée est une tradition ancienne en Chine avec les lianhuanhua. Sous l'influence japonaise, les manhuas se développent dans la première moitié du XXème siècle. L'avènement du communisme marque en même temps le contrôle plus étroit de la Bande Dessinée et son utilisation massive par le régime maoïste comme outil de propagande. Un exemple, le très populaire personnage de San Mao ("trois poils), créé à Shanghaï par Zhang Leping en 1933 et qui va s'adapter aux changements politiques après 1949.[On le voit ici poursuivi par un Japonais].

Ce numéro de Bodoï pointe les difficultés des auteurs chinois, faute d'éditeurs. Dans son article, Laurent Mélikian fait le point sur les conditions de leur travail :

"Certains le voient bientôt déferler en rayons telles les hordes de Gengis Kahn. D'autres le réduisent à un succédané des productions japonaises. Doucement mais sûrement, le manhua - ou bande dessinée chinoise - fait son trou en France. Les noms de Benjamin, qui éclabousse ses planches de couleurs vives, ou de son amie Ji Di (My Way) circulent. On pourrait ici s'étendre sur le peu de liberté d'expression dont les auteurs jouissent, face à un pouvoir autoritaire. Mais, dans le cas des manhuas, il n'existe pas à notre connaissance de dissidence critique. Encore marqués par les excès de la révolution culturelle, les artistes chinois se taisent."

C'est souvent en travaillant avec des étrangers que les auteurs chinois acquièrent davantage de liberté, c'est ce qu'explique Benjamin dans un entretien. La curiosité grandissante du public occidental et français en particulier permet ainsi à des éditeurs français de publier de plus en plus de manhuas. Patrick Abry, qui a créé les éditions Xiao Pan, a ainsi demandé à des auteurs de Pékin de raconter leur ville au moment où celle-ci connaît des transformations considérables en vue des Jeux Olympiques. Il s'en explique à Bodoï :

"Je me rends en Chine depuis 1999 et la ville a beaucoup changé. Elle se déshumanise pour devenir une grande métropole. Il devient dangereux d'y faire du vélo à cause de la multiplication des voitures; le centre se transforme en lieu de commerce et d'affaires uniquement. Je voulais rendre compte de cette métamorphose."

Bodoï publie un de ces récits dont voici un extrait, au cœur des hutongs, ces habitats traditionnels en voie de disparition :


Tout cela est donc à retrouver en kiosque où dans les bonnes médiathèques en feuilletant le Bodoï #119 du mois de juin 2008.

Pour approfondir, je vous recommande la très pertinente histoire de la bande dessinée chinoise, des lianhuahuas au manhuas par Nico-wong sur le blog bédés d'Asie.

Aucun commentaire: