Des livres, des films, des émissions, des musiques, de l'art, des BD, des mangas pour apprendre et comprendre le monde

Du nouveau pour 2009 : Lire-écouter-voir devient Samarra !

Après un an de bons et loyaux services, Lire-écouter-voir fait peau neuve. Nous allons désormais continuer ce qui a été entrepris sur un blog partenaire du site Mondomix consacré à toutes les musiques du monde.

Ce nouveau blog s'appelle Samarra et a démarré depuis quelques jours. Nous allons continuer à y publier des articles sur les sujets et les supports (BD, manga, musique, films, livres, peinture,...) qui ont fait le quotidien de Lire-écouter-voir en 2008.

Rendez-vous tout de suite sur Samarra !

mardi 28 octobre 2008

Artiste du mois: Bonga.


Ce mois-ci, nous nous intéressons au chanteur angolais Bonga. Ce grand musicien à la voix rauque et puissante incarne la voix d'une nation meurtrie. Toute son œuvre s'avère d'ailleurs indissociable du contexte politique angolais.



José Adlino Barçelo de Carvalho naît en 1943 à Kipiri. Très vite, il prend un nouveau nom, débarrassé de toute consonance portugaise. Auprès de son père accordéoniste, Bonga Kuenda, apprend la musique. Très tôt, il lie cette dernière à la nécessité de libérer son pays. Il explique: "toute la culture angolaise était sous domination portugaise, les langues traditionnelles étaient bannies, les musiques africaines également. Sans armes pour se battre, on résistait au niveau culturel, en créant notamment des formations de musique folklorique comme Kissueia, mon premier groupe, avec lequel j'interprétais des chansons qui renouaient avec les formes africaines ancestrales, tout en évoquant clairement dans leurs textes le contexte troublé de l'époque, la misère, la violence coloniale, la révolte latente."

Pochette du premier album de Bonga: Angola 72.

En 1966, Bonga émigre au Portugal pour intégrer le Benfica Lisbonne, célèbre club de football portugais. Dans le même temps, il devient champion du Portugal du 400 mètres. Ses exploits sportifs auraient plus lui apporter une grande popularité, mais c'était sans compter sur ses activités militantes au sein du MPLA au Portugal, un des trois grands mouvements anticoloniaux angolais. Très vite, la police politique de Salazar le traque. Bonga s'exile alors à Rotterdam, au sein de la communauté lusophone du grand port. Il y enregistre son premier album, le magistral Angola 72, sur lequel sa voix, éraillée et chaude, donne au corps à la "saudade", sorte de blues africain lancinant aux accents teintés de mélancolie comme sur le somptueux Mona Ki Ngi Xica. Aussitôt, le disque constitue la bande-son idéale pour la lutte d'indépendance angolaise.



Deux ans plus tard sort Angola 74 qu'il enregistre à Paris où il vient de s'installer. Il y reprend un classique, Sodade, sur un thème universel, celui du mal du pays. Ce morceau sera popularisé 20 ans plus tard par Cesaria Evora.

Après quelques albums plus anecdotiques, Bonga retrouve le succès sur le label Lusafrica, avec lequel il signe en 2000 et sur lequel sortent trois beaux disques intitulés Mulemba Xenco (2001) , Maiorais, en 2005, Barrio (2008).

Tout au long de sa carrière, Bonga a associé musique et engagement politique. Il n'a eu de cesse de dénoncer la situation catastrophique de son pays sous le joug portugais et les ravages provoqués par l'interminable guerre civile qui ravage le pays après l'indépendance, en 1975 (pendant près de trente ans les deux principaux mouvements politiques du pays, le MPLA soutenu par les Cubains et les Soviétiques au temps de la guerre froide, et l'UNITA aidée par l'Afrique du sud).

Lien:

- le site My space de l'artiste.

Sélection musicale:



Bonga: "Mariquinha".
Mariquinha - Bonga

Petite sélection de morceaux de l'immense Bonga:

Aucun commentaire: