Dans la première catégorie, nous pouvons placer les titres suivants:
Hommages ou soutien:
* Franklin Delano Roosevelt:
- Willie Eason:"Franklin D. Roosevelt, a poor man's friend".
- Otis Jackson: "Tell me why you like Roosevelt".
Otis Jackson "Tell me why you like Roosevelt" Animation
Ci-dessus, une étrange animation autour d'un titre de gospel interprété par Otis Jackson. Il rend ici hommage à Franklin Delano Roosevelt, le "président du peuple" lors de la grande dépression. Sa politique socio-économique regroupée sous le terme de New Deal lui valurent une immense popularité.
* Harry Truman.
- Chicago: "Harry Truman" (1975).
En 1975, alors que les Etats-Unis traversent une période de forte turbulence (Watergate, syndrome vietnamien...), le groupe Chicago appelle Truman à la rescousse: L'Amérique appelle Harry Truman / Harry, tu sais quoi faire (...) Harry, y a-t-il quelque chose que nous puissions faire pour sauver la terre que nous chérissons."
* Abraham Lincoln, John Fitzgerald Kennedy.
- Dion: "Abraham, Martin and John".
Dion Di Mucci enregistre "Abraham, Martin and John", en hommage à Lincoln, King et Kennedy, tous trois assassinés.
* Bill Clinton.
- Larry Shannon Hargrove: "Leave Bill Clinton alone".
Ce titre revient sur l’affaire Clinton – Legwinski. inspire les bluesmen. Il semble absoudre le président Clinton et recommande à ses adversaires de le laisser en paix: «Leave Bill Clinton alone» (Bid Bidness records).
* Barak Obama.
- Nas: "Black president".Comme nous l'avons vu dans l'article précédent, Barak Obama inspire les musiciens. C'est le cas de Nas dont le morceau ci-dessous clôt le dernier album. Il s'agit d'un hymne rap à la gloire d'Obama: "nous sommes avec vous. Ne nous trahissez pas!"
Les critiques ouvertes.
Toutes aussi fréquentes que les hommages, les critiques directes des présidents ou de leurs politiques ne manquent pas.
* J.B. Lenoir: "Eisenhower blues".
Le bluesman J.B. Lenoir n'hésite pas à critiquer la politique menée par le pouvoir. Son Eisenhower blues (1955), revient sur les difficultés économiques des Etats-Unis et les choix contestables du président. Dès sa sortie, la censure frappe: le disque est retiré des rayons, la radio ne diffuse jamais la chanson. Ce blues, au titre trop explicite aux yeux des autorités, est débaptisé. Le Eisenhower blues devient le Tax paying blues, plus politiquement correct (mais qui ne paraîtra qu'en Europe).
"Ain't go a dime, ain't even got a cent / I don't even have no money, to pay my rent
My baby needs some clothes, she needs some shoes / Peoples I don't know what, I'm gonna do
Mm mm mm, I got them Eisenhower blues / Thinkin' about me and you, what on earth are we gonna do?"
* Tom Paxton: "Lyndon Johnson told the nation". Dès 1964, le Lyndon Johnson told to the nation de Tom Paxton dénonce l'ambigüité du discours du président américain, à l'origine de l'engagement de son pays dans le conflit.
L'attaque est frontale à un moment où les libéraux ménagent Johnson en raison de sa lutte contre la pauvreté (projet Grande Société). La position de Paxton est en effet encore très minoritaire en 1964. A posteriori, ses commentaires n'en paraissent que plus pertinent: "Lyndon Johnson a dit au pays: / "ne craignez pas l'escalade. / j'essaie de contenter tout le monde / bien que ce ne soit pas vraiment la guerre / on va en envoyer 50 000 en plus / pour sauver le Vietnam des Vietnamiens"
* Stevie Wonder: "You haven't done nothing" (1974)
Ici, le prodige de la Motown dénonce le double langage de Richard Nixon. "Richard le roublard" accède à la Maison Blanche en 1969, avant d'être réélu triomphalement quatre ans plus tard. Mais, le scandale du Watergate le contraint à la démission.
" But we are sick and tired of hearing your song / Telling how you are gonna change right from wrong / 'Cause if you really want to hear our views / "You haven't done nothing"!
" Nous sommes saoulés et fatigués par votre rengaine / expliquant que vous allez changer le mal en bien / Et si vous voulez vraiment connaître notre point de vue / "Vous n'avez rien fait!"
* Ramones: "My brain is hanging upside down: Bonzo goes to Bitburg"(1986).
Cette chanson de Joey et Dee Dee Ramone dénonce la visite du président Reagan dans le cimetière allemand de Bitburg, en 1985. Or, 49 membres des SS y étaient enterrés. Aussitôt, le scandale éclate. Joey Ramone, pourtant soutien inconditionnel de Reagan jusque là, est atterré. Il hurle dans son titre: "Tu es un politicien, ne deviens pas le fils d'Hitler / Bonzo va à Bitburg et après boit une tasse de thé / C'est ce que j'ai vu à la télé et vraiment ça m'a fait chier". Bonzo était le nom du singe qui accompagnait Reagan sur le film "Bedtime for Bonzo", un navet sorti en 1951. Les mauvaises langues affirmeront d'ailleurs que les talents de Bonzo était supérieurs à ceux du futur président.
* Pink "Dear Mr President". La chanteuse Pink s'adresse ici à George W. Bush et le met face à ses responsabilités, elle insiste notamment sur les graves choix politiques de W au cours de ses deux interminables mandats.
* Tom Paxton: "George W told the nation". En clin d'œil au titre précédent, où Paxton fustigeait l'engagement militaire américain au Vietnam, le chanteur s'en prend ici à la politique de George W Bush.
Liens:
- Liste de chansons sur Reagan.
- "Lyndon Johnson told the nation" sur L'Histgeobox.
Bonus:
- Bill au saxo (respect à ceux qui vont au bout de la video):
* "Eisenhower blues".
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