En 1963, deux types férus de blues, partirent à la recherche d'un bluesman oublié depuis ses premiers enregistrements pour la compagnie Okeh, en 1928. Leur seul indice, un morceau évoquant un bled obscur, Avalon. Tentant leur chance jusqu'au bout, ils s'embarquèrent pour cette bourgade.
Après renseignements pris auprès de villageois, Mike Stewart et Tom Hawskins tombèrent sur un vieux noir travaillant dans son champ de maïs, c'était bien leur homme. Aussitôt, Mississippi John Hurt est conduit à Washington et enregistre de nouveaux des blues et autres airs traditionnels.
En effet, John Hurt peut être considéré comme une véritable mémoire musicale de la région, un songster, dont le répertoire semble intarissable. Dans la foulée, il remporta un grand succès lors du festival de Newport. Cette redécouverte des racines de la musique populaire traditionnelle s'inscrit dans un mouvement appelé blues revival. Il enregistra encore durant les trois années qui lui restaient à vivre. Il décéda le 2 novembre 1966.
Mississippi John Hurt interprétant le salace Candy man, puis le classique John Henry.
La force de John Hurt, une voix douce et son exceptionnel jeu de guitare. Ses doigts s'agitent avec une très grande dextérité sur les cordes (technique du finger picking). Nous sommes ici assez loin des standards du Delta blues, au son brut et frustre. Les amateurs de catégories parlent de Piemont blues ou de blues du sud-est. Son répertoire ne se cantonne pas, de toute façon, au blues puisqu'il emprunte aussi au folk ou à la country.
L'influence de John Hurt est très grande auprès des folkeux de la génération de Dylan, mais aussi auprès des jeunes pousses américaines tels Ben Harper, Beck ou encore les White stripes.
Liens:
- quelques photos du festival de Newport 1965.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire