
A partir de 1979, le rap et le Hip-Hop commencent à être connus au-delà du Bronx où ils s'essoufflent au fur et à mesure que leurs adeptes "grandissent". Venu de la rue, le rap investit progressivement d'autres lieux, notamment les clubs, y compris à Manhattan. Les rappeurs cherchent à gagner leur vie et plus seulement à "être le meilleur".
Des cassettes pirates des pionniers commencent à circuler, elles stimulent la jeunesse noire et latino du Queens, de Brooklyn ou de Long Island.
Naturellement, des producteurs perçoivent les possibilités de cette musique.
Mais cela n’allait pas de soi. Pour les rappeurs, le rap ne peut être mis sur un disque. Les stars raps du moment, en particulier Grandmaster Flash, se refusent à signer des contrats.
C’est donc un groupe sans nom et qui emprunte en partie ses textes qui va inaugurer une nouvelle ère. Les Trois rappeurs que l'on entend sur "Rapper's Delight" n'ont aucune réputation à défendre et n'ont donc rien à perdre.
A l'origine de ce "coup" médiatique, la chanteuse de Soul Sylvia Robinson (la pochette d'un de ses disques ci-contre). Avec son fils Joey, elle essaie de faire signer un groupe de rap mais rencontre l'indifférence.
Durant l'été, le premier titre enregistré du Hip-Hop sort sur la face B d'un single du groupe de funk Fatback Band, il s'agit de "King Tim III (Personality Jock)". Un animateur de radio, Tim Washington, y rappe sur un instrumental du groupe.
Joey Robinson dégote alors un fan de Kool Herc, ancien videur et manager de Grandmaster Caz. Joey l'entend par hasard rapper sur un enregistrement de Caz et le convainc de passer une audition avec deux autres à Englewood dans le New Jersey. Le soir-même, Henry "Big Bank Hank" Jackson, Guy "Master Gee" O'Brien et Michael "Wonder Mike" Wright signent un contrat pour le nouveau label de Sylvia Robinson, Sugar Hill Records. Le Sugar Hill Gang était né.
Basé sur l'instrumental du "Good Times" de Chic, l'un des succès de l'été 1979 (ce groupe gagne d'ailleurs le procès qui suit pour récupérer les bénéfices), le titre "Rapper's Delight" est rapidement le premier tube mondial du rap jusqu'à devenir alors le maxi 45 tours le plus vendu de tous les temps !
Les rimes sont "empruntées" à Grandmaster Caz et le titre popularise le style gimmick : parler sans arrêt sur de l'instrumental. Autre nouveauté, la longueur du morceau. Il dure 15 minutes dans sa version longue. C'est beaucoup trop long pour la plupart des radios, mais c'est plutôt court pour du rap. Beaucoup de b-boys y voient alors une escroquerie peu conforme à la spontanéité habituelle, aux improvisations, au dialogue avec la foule des danseurs lors des performances live.
Malgré cela, la plupart des "puristes", y compris Flash, se lancent dans l'aventure de l'enregistrement. Les Funky 4+1 More (photo ci-contre) et les Treacherous Three signent chez Enjoy Records, The Sequence chez Sugar Hill qui devient, malgré la méfiance des débuts, l'un des principaux label du rap Old School. Contrairement à l'usage dans le rap, Sugar Hill Records préfère utiliser un orchestre avec des cuivres, le Sugar Hill Band , qui joue sur une grande partie des titres du label, y compris "The Message".
En essayant de recréer en studio l'atmosphère live, beaucoup de groupes de rap vont échouer. "Rapper's Delight", tout décrié qu'il est, a signé l'entrée du rap de la rue dans l'ère du disque et du commerce. Peu à peu, sous la pression des maisons de disque, le rap cesse d'être "une performance live dominée par le DJ" pour devenir "un médium enregistré dominé par les rappeurs" ou MC (Chang). En s'ouvrant au monde, suscitant de nombreuses imitations, le rap se transforme et semble disparaître, en tout cas sous sa forme des années 1970. Les morceaux enregistrés de trois minutes remplacent les longues performances live.
Le succès grandissant de cette musique dans les clubs cache d'ailleurs mal le fait que les b-boys disparaissent progressivement. On y vient pour écouter du rap plus que se déchaîner sur la piste de danse.
Voici "Rapper's Delight" :

Durant l'été, le premier titre enregistré du Hip-Hop sort sur la face B d'un single du groupe de funk Fatback Band, il s'agit de "King Tim III (Personality Jock)". Un animateur de radio, Tim Washington, y rappe sur un instrumental du groupe.
Joey Robinson dégote alors un fan de Kool Herc, ancien videur et manager de Grandmaster Caz. Joey l'entend par hasard rapper sur un enregistrement de Caz et le convainc de passer une audition avec deux autres à Englewood dans le New Jersey. Le soir-même, Henry "Big Bank Hank" Jackson, Guy "Master Gee" O'Brien et Michael "Wonder Mike" Wright signent un contrat pour le nouveau label de Sylvia Robinson, Sugar Hill Records. Le Sugar Hill Gang était né.
Basé sur l'instrumental du "Good Times" de Chic, l'un des succès de l'été 1979 (ce groupe gagne d'ailleurs le procès qui suit pour récupérer les bénéfices), le titre "Rapper's Delight" est rapidement le premier tube mondial du rap jusqu'à devenir alors le maxi 45 tours le plus vendu de tous les temps !
Les rimes sont "empruntées" à Grandmaster Caz et le titre popularise le style gimmick : parler sans arrêt sur de l'instrumental. Autre nouveauté, la longueur du morceau. Il dure 15 minutes dans sa version longue. C'est beaucoup trop long pour la plupart des radios, mais c'est plutôt court pour du rap. Beaucoup de b-boys y voient alors une escroquerie peu conforme à la spontanéité habituelle, aux improvisations, au dialogue avec la foule des danseurs lors des performances live.
En essayant de recréer en studio l'atmosphère live, beaucoup de groupes de rap vont échouer. "Rapper's Delight", tout décrié qu'il est, a signé l'entrée du rap de la rue dans l'ère du disque et du commerce. Peu à peu, sous la pression des maisons de disque, le rap cesse d'être "une performance live dominée par le DJ" pour devenir "un médium enregistré dominé par les rappeurs" ou MC (Chang). En s'ouvrant au monde, suscitant de nombreuses imitations, le rap se transforme et semble disparaître, en tout cas sous sa forme des années 1970. Les morceaux enregistrés de trois minutes remplacent les longues performances live.
Le succès grandissant de cette musique dans les clubs cache d'ailleurs mal le fait que les b-boys disparaissent progressivement. On y vient pour écouter du rap plus que se déchaîner sur la piste de danse.
Voici "Rapper's Delight" :
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